La nuit dernière, des frappes aériennes américaines et britanniques, avec le soutien du Canada, ont fait pleuvoir des dizaines de bombes sophistiquées sur la tête d’une des populations les plus pauvres du monde. Les mains des impérialistes occidentaux sont couvertes du sang du peuple gazaoui, mais jusqu’à présent, ils pouvaient se cacher derrière le fait que, bien qu’ils aient fourni les armes, les bombes, l’argent et la couverture politique pour le massacre, ils n’avaient pas directement appuyé sur la gâchette. Aujourd’hui, au Yémen, ils sont intervenus directement, provoquant une escalade dangereuse du conflit dans la région. Nous disons : pas touche au Yémen! À bas les assassins impérialistes!
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« Conformément au droit inhérent à l’autodéfense individuelle et collective », ont-ils pompeusement déclaré dans un communiqué commun après le bombardement, « ces frappes de précision visaient à perturber et à dégrader les capacités utilisées par les Houthis pour menacer le commerce mondial et la vie des marins internationaux sur l’une des voies navigables les plus importantes au monde ».
Le président américain Biden a souligné qu’il n’hésiterait pas à prendre de nouvelles mesures pour protéger « la libre circulation du commerce international ».
Alors que les habitants de Gaza comptent leurs morts et que nous attendons patiemment que la Cour internationale de justice se prononce sur la question de savoir s’ils sont victimes d’un génocide ou d’un simple meurtre de masse, les impérialistes volent à la rescousse de quelque chose de bien plus important pour le monde libre : le droit sacré des compagnies maritimes et pétrolières à commercer et à faire du profit.
Face aux intérêts du profit, de quel droit un peuple appauvri peut-il riposter au massacre en cours à Gaza en tirant des engins improvisés sur des navires israéliens ou à destination d’Israël en mer Rouge?
Depuis 2015, le peuple yéménite est soumis à un massacre de masse par une coalition dirigée par l’Arabie saoudite, soutenue et armée par les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Occident en général. Cent-cinquante-mille personnes ont été tuées par des munitions fournies par l’Occident et des centaines de milliers d’autres ont succombé à la faim et aux maladies qui ont résulté de cette guerre. L’histoire de la guerre contre les rebelles houthis n’est qu’une longue suite de crimes de guerre : famine artificielle, mariages, enterrements et même bus scolaires bombardés, familles entières anéanties.
Aujourd’hui, les impérialistes occidentaux font appel au « droit international » pour reprendre leur bombardement du Yémen. Celui-ci sert de mise en garde contre toute ingérence dans les opérations d’Israël et à protéger les profits et le commerce, comme ils le déclarent ouvertement. L’hypocrisie est à couper le souffle.
Aucune solution raisonnable
La situation met à nu les impérialistes. Une poignée de rebelles mal armés bloquent la navigation dans une mer qui sert à transporter 15 % du trafic mondial. Les grandes compagnies maritimes et pétrolières, dont BP, ont déjà commencé à détourner le trafic autour du cap de Bonne-Espérance, ce qui allonge les délais de transport de plusieurs semaines et augmente les coûts.
Cette situation accentuera les pressions inflationnistes dans l’économie mondiale, et de nombreuses entreprises risquent de subir de graves perturbations. Tesla a annoncé qu’elle allait devoir suspendre la fabrication de véhicules dans son usine en Allemagne en raison d’une pénurie de composants qui arrivent habituellement par cette route commerciale.
Tout cela se produit à un moment où le niveau des eaux du canal de Panama a atteint un creux record, perturbant le commerce maritime dans une autre artère économique majeure, et alors que le capitalisme est confronté à de puissants vents contraires qui menacent de faire entrer le monde dans une récession.
Mais l’intervention des impérialistes, qui tentent de sauver la face tout en lançant un avertissement pour qu’on se tienne à l’écart de la guerre d’Israël et qu’on laisse les voies maritimes libres, ne stabilisera pas la situation. Au contraire, ils jettent de l’huile sur le feu.
Les prix du pétrole ont déjà grimpé de deux pour cent depuis les bombardements de la nuit dernière. Et surtout, ils attisent la colère de millions de personnes dans toute la région, où de nombreux régimes sont déjà au bord du gouffre.
La responsabilité de la guerre à Gaza, la déstabilisation du Moyen-Orient et les inévitables représailles, la perturbation du commerce maritime – dont le coût se répercutera sur les pauvres sous la forme d’une hausse des prix –, tout cela doit être imputé à la classe dirigeante israélienne et surtout aux impérialistes occidentaux.
Ils ne seront pas rappelés à l’ordre par des décisions de la Cour internationale de justice ou de la Cour pénale internationale, ni par les Nations unies, ni par des manifestations pacifiques dans les grandes capitales. Et bien que Biden et Sunak aient contourné le Congrès et le Parlement, nous ne doutons pas que s’ils leur avaient accordé cette courtoisie, les politiciens de la classe dirigeante n’auraient fait qu’entériner leurs desseins impérialistes.
Les seuls véritables amis des Palestiniens et des Yéménites contre l’impérialisme sont les milliards d’opprimés et de travailleurs du monde entier. Pour mettre fin à la guerre contre Gaza, pour libérer la Palestine et pour empêcher les impérialistes d’entraîner la région dans une spirale infernale, nous devons renverser l’impérialisme. Seule la révolution socialiste peut nous délivrer de tout cela. Nous disons :
Pas touche au Yémen!
Palestine libre!
De Gaza à Montréal à Washington : Intifada jusqu’à la victoire! Révolution jusqu’à la victoire!