Le 5 juin 2009, les marxistes québécois ont lancé une nouvelle publication, La Riposte.
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Les sévères contradictions de classe, exacerbées par la crise actuelle du capitalisme, aboutiront tôt ou tard à une situation explosive au Québec. Les attaques contre la classe ouvrière et les jeunes du Québec n'ont fait que commencer. Des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus, le niveau de vie est en baisse, et les pensions « disparaissent » tandis que les banquiers les misent sur le marché boursier. Au fur et à mesure que la crise s'accentue, les attaques se multiplieront, conduisant les travailleurs et les jeunes à une riposte décisive.
Le 5 juin 2009, les marxistes québécois ont lancé une nouvelle publication, La Riposte. Le lancement du journal a eu lieu à l'UQAM (Université du Québec à Montréal), là ou il y a quelques mois à peine, les professeurs étaient en grève. Près de 30 000 étudiants de l’UQAM avaient alors enclenché une grève en solidarité avec leurs professeurs. Une quarantaine de personnes ont assisté à l'événement de lancement du journal. Les panélistes comprenaient Isa Al-Jaza’iri du comité éditorial de La Riposte, Camilo Cahis du comité éditorial de Fightback, le journal des marxistes canadiens, et finalement Jorge Martin du Secrétariat international de la TMI.
Le lancement de La Riposte est d'une importance majeure pour le travail des marxistes au Québec. Tout d’abord, munis d'un journal en français, les marxistes sont désormais en mesure de diffuser leurs idées à la majorité francophone de la classe ouvrière et les jeunes. La Riposte servira d’outil à la classe ouvrière, en offrant des perspectives sérieuses pour le mouvement et des solutions aux questions tactiques, théoriques et politiques. Ensuite, le lancement du journal coïncide avec la multiplication des attaques sur les ouvriers et les jeunes par la bourgeoisie du Québec et du Canada. Cela rend la nécessité d’un journal marxiste, pouvant expliquer la situation avec clarté et percer les mensonges des médias bourgeois, encore plus urgente.
Avant la crise, la quasi-totalité des journaux bourgeois était toujours balayée par la conviction que le capitalisme pouvait continuer à croître indéfiniment. Lorsque les premiers signes de la crise se sont fait sentir, ils ont alors dit que le Canada et le Québec ne seraient pas touchés. Maintenant que la crise a commencé à frapper le Canada et le Québec, ils chantent une tout autre chanson. Ils nous chantent que la crise est presque terminée. Isa Al-Jaza’iri est intervenue en expliquant: « Des milliards ont été dépensés pour sauver l'économie et les marchés boursiers sont enfin de nouveau à la hausse, disent-ils. Cette prédiction ne se révélera pas moins utopique que les précédentes, ou tout comme les prédictions d'une récupération rapide après l'effondrement de Wall Street en 1929. Les quelques répits de cette récession ne pourront qu'être suivis par des plongeons encore plus profonds, et les renflouements inflationnistes ne feront qu’ajouter à la misère. »
Camilo Cahis a expliqué que les travailleurs dans le reste du Canada sont également dans la lutte contre l'état fédéral canadien. Les ouvriers anglophones ont besoin de s’unir avec leurs frères et sœurs francophones pour faire tomber l’état fédéral et le capitalisme, et de former une union volontaire d’un Canada socialiste et un Québec socialiste. Les marxistes dans le reste du Canada, réunis sous le journal Fightback, luttent pour cet objectif et soutiennent pleinement le lancement du journal marxiste québécois, La Riposte, comme première étape vers l’unité des travailleurs anglophones et francophones dans leur lutte pour le socialisme.
Tout comme les travailleurs anglophones doivent s’unir avec les travailleurs francophones, l’ensemble de la classe ouvrière du monde entier doit s’unir également. La présence de Jorge Martin du Secrétariat international de la TMI reflète ce fait. Jorge a parlé de la crise mondiale du capitalisme qui doit être combattue par une lutte unitaire des ouvriers et ouvrières du monde entier, de Montréal à Toronto à Détroit à Mexico D.F. à Caracas à Jakarta. Les ouvriers doivent rompre avec les barrières linguistiques et nationales qui les empêchent de s'unifier. Les ouvriers avaient cette tradition de l’unité internationale dans le passé et ils doivent relancer cette tradition à nouveau.
Les principaux articles de la première édition de La Riposte contiennent des analyses très importantes sur des questions diverses. Dans l’article intitulé « La souveraineté, pour qui? » Joel Bergman explique que le droit à l’autodétermination, même dans le cadre d'une société capitaliste, sera défendu par les marxistes, si les ouvriers québécois le décident ainsi. Toutefois, la seule façon pour que le Québec soit véritablement indépendant est sous une base socialiste. Dans cet article, Bergman expose les nationalistes bourgeois du PQ. Comme l’article explique « Les chefs bourgeois et petits bourgeois du PQ et du Bloc Québécois voient le combat de millions de Québécois pour l’acceptation de la souveraineté comme une pièce du casse-tête qui va mené à une accommodation raisonnable avec l’impérialisme de l’État capitaliste canadien. Ils cherchent à avoir une plus grande part de la tarte des profits tout en donnant au Québécois une image des plus progressistes. » Seule la classe ouvrière québécoise peut libérer le Québec de l'ère de la domination impérialiste. Dans cette lutte, leurs alliés naturels sont les ouvriers canadiens. Unies, ils et elles peuvent détruire l’état bourgeois fédéral et à sa place, construire une union volontaire socialiste sous conditions d'égal à égal, où les principaux leviers de l’économie sont nationalisés et sous contrôle ouvrier.
Le premier numéro de La Riposte parle de Québec solidaire, le nouveau parti de la gauche au Québec. La formation de ce parti est une opportunité historique pour la classe ouvrière du Québec à disposer de son propre parti. La Tendance Marxiste Internationale lutte activement pour que Québec solidaire devienne le parti des ouvriers avec un lien organique aux principales organisations syndicales. Dans l'article intitulé « Pour sortir de la crise: dépasser le capitalisme? Oui, et vers le socialisme », Ted Sprague explique la nécessité pour Québec solidaire d’adopter des politiques socialistes. Cet article a été écrit en réponse à un manifeste publié par Québec solidaire lors du 1er Mai qui remet en question le système capitaliste.
À part les articles mentionnés ci-dessus, les ouvriers et les jeunes peuvent y trouver d'autres d'analyses d'importance. Compte tenu de la turbulence de l’époque dans laquelle nous vivons et les efforts pour obtenir des réponses à la crise capitaliste, nous appelons fermement tous les ouvriers et les jeunes au Québec, conscients de la lutte de classe, à soutenir la publication de La Riposte par l'abonnement au journal et aussi d'adhérer à la Tendance Marxiste Internationale dans la lutte pour un monde socialiste, un monde sans exploitation, sans guerres, sans discrimination et sans oppression. Les abonnements ne coûtent que 20.00 $ pour 12 numéros et les chèques à l'ordre de "La Riposte" peuvent être envoyées à:
La Riposte
Boîte Postale 842, Station H
Montréal, QC H3G 2M8